Ce n’est plus possible ! Vous publiez beaucoup sur vos blogs et réseaux. Vous êtes partout, tout le temps : dans la timeline de vos abonnés, dans leur boîte mail, dans leurs oreilles… Et pourtant : les résultats ne sont pas au rendez-vous et vous avez comme un petit goût d’insatisfaction en bouche. Et là, illumination : Axelle Red… « Ma maman me dit : ralentis »… Le slow content !
Cet article est la transcription enrichie du quatorzième épisode de notre podcast.
Et si ralentir vous évoque la scène des paresseux dans Zootopie, rassurez-vous. Il s’agit surtout de faire moins, mais mieux. Comme globalement tous les concepts qui commencent par slow : slow food, slow travel, slow life, slow…
Qu’est-ce que le slow content ?
Concrètement, le slow content, c’est produire à un intervalle long des contenus plus qualitatifs. C’est-à-dire fouillés, approfondis, pertinents et logiquement, plus longs.
Et ça, ça prend plus de temps. Sauf si vous avez une armée de rédacteurs sous vos ordres, et le budget qui va avec… Comme ces contenus sont plus longs à produire, cela contribue à diminuer votre rythme de publication, logique. Et de toute façon, je vous le rappelle, on part sur un principe de moins mais mieux.
On oppose le slow content au snack content, dont j’avais parlé dans l’épisode 6, « Snack content, la malbouffe du contenu ? » . Le snack content, c’est du contenu court, à picorer. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’il est nécessairement de mauvaise qualité !
Pourquoi ce concept de slow content ?
Pour s’en sortir face à la prolifération de contenus
Il suffit d’un rien pour se retrouver avec des dizaines de contenus en retard à parcourir. Comme la multiplication des gremlins, sans l’eau. Car oui : de plus en plus de contenus sont disponibles. C’est même assez vertigineux ! Le temps d’écouter ce podcast par exemple, plus de 2 millions de stories Instagram auront été publiées.
Bien sûr, les internautes n’ont pas le temps de tout parcourir : ni vous, ni eux, ni moi ne sommes des machines. (coucou les boîtes mail aux 180 newsletters non lues, les apps de podcast avec de quoi écouter des épisodes pendant 1 semaine non-stop ou les listes infinies sur l’app Pockets).
Et c’est logique. Depuis que tout le monde sait que faire du contenu est bon pour l’image de son entreprise, on en fait tous, parfois à tout va. Or, les journées ne font que 24 heures, et personne n’a envie de passer son temps à lire/voir/écouter des contenus de marque.
Pour se faire entendre parmi la masse
Et si la réponse, pendant un temps, a été de publier toujours plus pour se démarquer, depuis quelques années, c’est plus nuancé. La tendance est à plus de sobriété numérique. L’idée générale consisterait plutôt à chercher à se différencier des autres, à trouver un sujet en mode sniper, efficace et précis… Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
- De ne pas proposer de contenus aseptisés, ou vus mille fois. Est-ce qu’on a vraiment besoin d’un énième article sur les « 10 raisons pour lesquelles comparer ses frais bancaires » ou « comment choisir son fournisseur d’accès à Internet » ? Il vous suffit de chercher sur Google pour voir des flopées de contenus sans saveur, sur un même thème.
- D’arrêter de vouloir satisfaire Google à tout prix en proposant des contenus pleins de mots-clés, au détriment de l’intérêt dudit contenu.
- De réfléchir à l’intérêt de votre publication. Vraiment ? Encore un article sur tel ou tel salon auquel vous participez, sans rien apporter de plus ?
- De ne pas faire que des contenus basés sur l’analyse des recherches de vos cibles. Car si vous répondez à une question qu’elles se posent, oui, c’est bien. Mais en ne faisant que cela, vous les enfermez dans une bulle de conversation déjà existante, sans chercher plus loin (vs se différencier, vous vous rappelez ?).
Comment faire du slow content ?
D’abord, tous les concepts de « slow quelque chose » évoqués au début visent à retrouver du sens, dans un monde où tout va très vite.
Soyez différent
Avec le slow content, même topo. Vous allez devoir montrer votre différenciation dans vos contenus, votre ADN, et arrêter de copier sur le voisin… Même de loin, sous prétexte que sa page remonte plus. Ton, angle, sujets… Vous allez pouvoir vous amuser, créer du différenciant, être unique.
Soyez pérenne et minimaliste
Vos nouveaux contenus devront aussi avoir pour objectif d’être pérennes, d’apporter de la valeur 1 mois, 6 mois, 2 ans après publication (avec mises à jour éventuellement).
Et enfin, vous allez aussi pouvoir faire un grand ménage de printemps dans l’existant, en mode Marie Kondo de l’édito : qu’est-ce qui mérite d’être mis à jour ? Quel format conserver ou supprimer ? Quels sujets doivent être groupés en dossier ? Voire, quels contenus doivent être supprimés ? Globalement, il va s’agir ici de recycler ce que vous avez déjà, pour lequel de l’énergie, et des fonds, ont déjà été dépensés.
Misez sur la qualité
En outre, si vous pensez : ok, les gens zappent, à quoi bon me donner du mal pour créer mon propre contenu… Je vous arrête tout de suite. Quand vous allez dans une boutique de vêtements, vous passez rapidement tous les portants, jusqu’à ce qu’un produit vous attire l’œil. Et bien là, c’est un peu pareil : votre contenu va interpeller le lecteur, qui va s’y arrêter. Pour peu qu’il ait de la valeur à ses yeux. D’où l’intérêt de proposer des contenus de qualité, tant sur le fond que sur la forme !
Ne faites pas que du slow content
Cela étant, faire du slow ne veut pour autant pas dire qu’il faut arrêter le snack. Les deux formats servent des objectifs différents (et ils ne sont bien sûr pas les seules possibilités qui s’offrent à vous). En revanche, comme pour tout, se poser un instant dans votre stratégie de contenu, pour voir ce qui est réellement utile fait complètement sens. En bref, c’est toujours un peu la même chose : proposer de la qualité, de la pertinence, à travers différents formats. Et surtout, calmer le jeu !