Très populaire, le snack content est un format de contenu incontournable, proposé systématiquement par les consultants éditoriaux dans leurs stratégies de contenu. Mais le snack content mérite-t-il vraiment toute cette attention ? Faut-il en créer, et si oui, comment ?
Cet article est la transcription enrichie du premier épisode de la deuxième saison de notre podcast.
Tout d’abord, le snack content, c’est quoi ?
Le snack content, c’est un contenu court, majoritairement destiné aux réseaux sociaux, et qui va droit à l’essentiel.
C’est un micro contenu qui capte l’attention, apporte une satisfaction immédiate, et n’implique pas d’effort de la part de l’internaute (de concentration, de connaissance, etc.). Concrètement, il s’agit par exemple d’illustrations, d’infographies, de citations, de très courts articles ou vidéos, de mèmes , et même de Gifs, dont on est particulièrement fan ici…
Quelques exemples :
Sur Twitter
Passion chanter et danser sous la douche 🎙 pic.twitter.com/v5VpqWHe2D
— Just Dance FR (@JustDanceFR) September 16, 2019
Sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Sur Facebook
Donc de là à dire qu’il s’agit d’un petit plaisir coupable, il n’y a qu’un pas !
Pourquoi les marques font du snack content ?
Pour générer de l’engagement auprès de leurs lecteurs, à travers des contenus percutants.
- Il répond au temps d’attention des lecteurs qui est réduit, submergées que nous sommes par pas moins de 27 millions de contenus publiés par jour. Enfin, en 2011, on vous laisse imaginer aujourd’hui ! C’est le concept d’infobésité, ou de surinformation. On reçoit plus d’information que ce que l’on est capable de traiter (on vous voit, avec votre boîte mail et ses 347 messages non lus !)
- Ces contenus doivent pouvoir être vite consommés, entre deux métros, en attendant que les pâtes cuisent ou en patientant chez le dentiste. Du fast content donc, consulté généralement sur mobile.
- Il est donc court, divertissant, facile à lire. Aussi vite consommé, aussi vite oublié, diront les plus réfractaires. Mais qu’en est-il vraiment ?
Mais c’est quoi le rapport avec la malbouffe ?
Vite consommé, plaisir immédiat, aussitôt digéré, peu mémorable. Ça vous évoque quelque chose ? (on ne parle pas de cette émission TV dont vous faites un plaisir coupable) Et oui : le fast-food. Et le fast-food, comme dirait nos grands-parents ou Jean-Pierre Coffe :
Oups, de la malbouffe. Qu’est-ce qu’on entend par malbouffe ? D’après le Larousse, il s’agit de « produits alimentaires de mauvaise qualité, nuisibles à la santé. C’est aussi un produit fabriqué industriellement ».
Alors le snack, un contenu de mauvaise qualité fabriqué à la chaîne ?
C’est évidemment bien plus compliqué que ça. De même qu’on trouve des burgers ou des kebabs gourmets, on ne peut pas mettre tout le snack dans le même panier du vite fait mal fait. Et son opposé n’est pas nécessairement la blanquette de veau qui a mijoté des heures, qu’on prend le temps de déguster au cours d’un repas entre amis.
Mais c’est comme pour tout : il y a du bon et du mauvais snack. Du mauvais, quand le format ne répond à aucun objectif, aucune intention, à aucun fond, est juste là pour faire joli, parce que « ça fait bien, c’est à la mode » ou parce que le client a dit « je veux, on m’a dit qu’il fallait, ma fille trouve que ».
En revanche, quand le snack content vient appuyer une stratégie bien définie, quand il porte un message, la personnalité d’une marque, on dit oui.
Comment on en fait alors ?
Il y a plusieurs possibilités et bonnes pratiques pour créer du snack content :
- rebondir sur l’actualité,
- penser le format en fonction de là où le message sera diffusé (Instagram n’est pas Twitter),
- varier (si vous ne faites que du snack content sous forme de citation, vous allez sûrement lasser vos lecteurs),
- ne pas créez du snack pour rien (garder en tête votre objectif, pourquoi vous diffusez tel ou tel message, en quoi sert-il votre stratégie de communication),
- et enfin, la matière nécessaire à la création d’un snack content peut être extraite de contenus dont vous disposez déjà : des articles, ou même des vidéos ou audio.
Attention : ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un format court, que c’est rapide ou plus simple à créer qu’un article de blog par exemple. Le snack content implique lui aussi de mener une certaine réflexion, et de posséder des compétences en copywriting, storytelling, et d’autres mots de jargon comme branding ou car-jacking (ah non pardon, je m’égare).
A quoi on oppose le snack déjà ?
- Au long read : donc un contenu long, qui prend au moins 5 mn à lire, un article fouillé, de plusieurs feuillets – 1500 mots au moins. Oui, ça prend du temps à lire mais non, contrairement à ce que l’on pourrait croire, les internautes y vont, pour peu que ce soit du contenu de qualité. Le Washington Post ou le Guardian sont très réputés pour ce format. En français, voici deux exemples dans le journal Le Temps et dans l’Equipe, dans lequel même les plus réfractaires au foot pourront apprécier le travail de mise en page.
- Au slow content (car le snack est du fast content) : on arrête de produire du contenu de manière industrielle, on propose des articles plus durables (opposés au fait de vouloir le buzz). Vous pouvez aller faire un tour sur Demain la ville, le blog de la Fondation Bouygues Immobilier.
Et comme évoqué plus tôt, le snack recycle souvent des éléments de vos autres contenus, long read, slow ou autres, pour les diffuser autrement, en version apéritif à picorer.
On peut faire des épisodes dédiés à ceux deux typologies de contenu si ça vous intéresse. Dites-nous !
Pour conclure
Si on mange au fast-food tous les jours, notre santé risque de se détériorer. Vous avez sûrement entendu parler du documentaire Super Size Me. Si vous produisez uniquement du snack content, votre popularité va baisser.
Si vous alternez, si vous ne proposez pas que du snack à buzz mais aussi du snack gourmet, accompagnés de long read, on ne voit vraiment pas ce qui pourrait vous empêcher de cartonner !
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On se retrouve dans deux semaines pour le prochain épisode ! Nadège y parlera de bons et mauvais sujets. A très vite !
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