Il était une fois, un fondamental de la production de contenu, un document de quelques lignes qui signe la naissance ou l’abandon immédiat d’un projet. Un document sans qui ces contenus peuvent potentiellement partir dans tous les sens. Un document qui conduit un client à lever ou baisser son pouce façon empereur romain. Enfin, un document qui fait régner la loi et l’ordre au moment de la rédaction d’un article. J’ai nommé : le synopsis. Voici son histoire.
Cet article est la transcription enrichie du seizième épisode de notre podcast.
Et un synopsis, ce n’est pas juste l’exemple typique du mot qui n’existe que pour nous faire douter de l’emplacement des lettres. Un y ou 2 ? Le i en premier ou en dernier ? Bref. Au-delà de ces considérations orthographiques, le synopsis est au contenu ce que la colonne vertébrale est à l’humain. Il est indispensable pour tenir debout.
Vous en avez sûrement déjà entendu parler, même si vous êtes novice dans le domaine de la création de contenu. Cela car son utilisation n’est pas réservée au secteur de la communication.
Pour le cinéma par exemple, c’est ce que vous lirez avant d’aller voir un film pour décider de son intérêt. Vous savez, ce court texte disponible, par ex. sur Allociné.
Le mot vient du grec synopticos, qui signifie “vue d’ensemble”. Le synopsis donne le plan d’un sujet, la ligne directrice de ce que l’on va voir, écouter ou lire. Il doit donner envie, et en même temps être suffisamment précis pour être plus qu’un simple teasing. Il s’agit en quelque sorte du pitch de votre sujet, mais un pitch précis et relativement détaillé.
Mais en communication éditoriale alors ?
Le synopsis utilisé dans l’éditorial est similaire à celui utilisé dans la presse, lorsqu’un journaliste veut proposer un sujet à une rédaction. Il est assez court, de quelques lignes à un paragraphe, selon la longueur finale du contenu. Il est fourni au client par le prestataire. Et il comprend un certain nombre d’éléments qui donneront un aperçu de l’histoire que vous allez raconter.
Que trouve-t-on dans un synopsis d’article ?
- Évidemment, votre synopsis va indiquer le thème de votre contenu. De quoi va-t-on parler ? Vous allez présenter le sujet, en donnant les informations clés : qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi.
- On y retrouvera des éléments de contexte. Un écho avec l’actualité du moment, le caractère stratégique de ce sujet pour la marque…
- mais ce n’est pas tout. L’angle de votre article va également être précisé, c’est-à-dire la manière dont vous allez aborder votre sujet. Par exemple, si je veux parler des cryptomonnaies, et plus précisément du Bitcoin, je pourrai choisir l’angle “Se lancer dans l’achat de Bitcoin”, mais aussi “Ces grandes entreprises qui investissent dans le Bitcoin”.
- Dans ce synopsis, vous préciserez les intervenants éventuels, s’ils seront interviewés, si des citations de discussions publiques seront utilisées, etc
- Vous y préciserez également la manière dont le sujet sera traité et présenté : interview, 3 feuillets, témoignages, avec des verbatims…
- et enfin, vous donnerez également quelques sources qui pourront être consultées pour votre sujet (liens vers des articles, vidéos, études, etc.). Toutes les ressources utiles, qui appuieront le propos, et rassureront le client sur le bien-fondé de votre contenu et de son angle.
Pourquoi soigner un synopsis ?
Pour convaincre de la pertinence d’un sujet
Que vous soyez une agence, un indépendant ou que vous travailliez au service communication d’une entreprise, le but est le même : le synopsis doit donner envie à votre client ou à votre supérieur (responsable communication, dirigeant…) de consulter le contenu qui en découlera. Autrement dit, c’est avec le synopsis que vous vendrez votre sujet. Et autant vous dire qu’un titre provisoire ne suffira pas pour cela.
D’ailleurs, petit conseil, si votre synopsis est destiné à la presse et que vous êtes pigiste, vous n’avez pas forcément intérêt à trop détailler au risque de voir le sujet traité en interne par des rédactions peu scrupuleuses. Cela arrive plutôt rarement mais on ne sait jamais. À vous de doser entre le fait de donner suffisamment d’informations pour appâter, mais pas trop pour que vous soyez indispensable à la rédaction du contenu que vous proposez.
Dans la même veine, le synopsis va permettre de rassurer éventuellement sur l’originalité de votre contenu, sur le fait qu’il sera différent de ceux de la concurrence sur un sujet similaire.
Pour cadrer la création de vos contenus
Grâce à lui, si vous sous-traitez la création de vos contenus, vous cadrez le travail avec votre rédacteur/rédactrice et vous vous assurez d’avoir levé les éventuelles incompréhensions sur le traitement d’un sujet. Vous éviterez ainsi des allers-retours inutiles.
Si c’est à vous de produire le sujet, vous montrez au commanditaire que l’article correspond bien à ce qui était prévu, mais aussi à sa ligne éditoriale. Ainsi, vous aurez quelques arguments si votre client vous demande de reprendre le contenu, au motif que ça n’est pas ce qui était prévu alors qu’il n’avait pas bien compris ou qu’il a simplement changé d’avis sur l’angle, le format…
Au début de chaque histoire, il y a une direction à choisir. Gauche ou droite ? Pilule rouge ou pilule bleue ? Avec un synopsis validé, chacun sait où aller. C’est le happy end garanti 😉
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