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J’viens d’me faire newsjacker !

13 Mai 2021 | création de contenu

Quand on veut produire du contenu, les possibilités pour trouver l’inspiration sont nombreuses. On a évoqué plusieurs méthodes, notamment dans les épisodes 7, 10, 15. Une autre fonctionne plutôt bien, pour peu que vous soyez réactif et qu’elle soit utilisée avec finesse. Et vous le savez, même si on n’aime ni le jargon, ni les anglicismes, une fois n’est pas coutume : aujourd’hui, je vais donc vous parler du newsjacking. Autrement dit : le rebond sur l’actualité.

Cet article est la transcription enrichie du dix huitième épisode de notre podcast.

Le newsjacking, c’est quoi ? 

Le newsjacking, c’est cette pratique de communication ou de publicité qui consiste donc à rebondir sur une actualité en la détournant pour la mettre au profit de sa marque. Le contenu est très souvent publié sur les réseaux sociaux (mais pas que).

Ex. parmi une multitude :

Mais attention, si vous êtes un petit malin qui a écouté l’épisode 15 sur les marronniers et croyez avoir trouvé une technique de sioux pour vous simplifier le newsjacking. Non, rebondir sur l’actualité, ce n’est pas rebondir sur des marronniers. Ce n’est donc pas du newsjacking qui est fait par Monoprix sur ses packaging produit (ex. la fête de la musique, la coupe du monde de foot, le Festival de Cannes, etc.).

Pourquoi faire du newsjacking ?

Alors, quel intérêt ? Et bien pour faire du buzz. Faire en sorte que le contenu créé devienne viral. Et pour y arriver, le newsjacking se base très souvent sur l’humour (mais pas que). Je ne veux pas vous mettre la pression, mais les contenus créés doivent donc être percutants, drôles, créatifs, spontanés.

L’idée est de donner une image sympa, drôle, dynamique à une marque. Tant qu’à faire, autant augmenter son capital sympathie, créer de la proximité avec les clients, montrer que l’on partage les mêmes codes que sa cible,  la même culture, voire les mêmes valeurs.

Ex. Burger King qui donne 1 kg de pommes de terre pendant confinement pour soutenir les agriculteurs. Ou qui incite à commandez chez Mc Donald pendant le confinement.  Ou qui place un panneau “toujours garder 1m de distance avec ses voisins » à côté de l’un de ses établissements parisiens, le voisin étant le fameux concurrent Mc Do.

Ou encore, toujours pendant le confinement, Monoprix qui expliquait avec beaucoup d’humour pourquoi certains de ses rayons étaient fermés (et qui s’est défendu de toute critique contre le gouvernement à travers cette campagne alors que bon… On vous laisse juger par vous-même !).  En tous les cas, pour l’aspect “connivence avec sa cible”, c’est gagné !

Le newsjacking se base très souvent sur l’humour, mais pas que, comme en témoigne une campagne de sensibilisation de l’armée du salut britannique sur les violences faites aux femmes. Hyper percutante.

Et évidemment, on ne se lance pas dans le newsjacking uniquement pour la beauté du geste. Il sert des objectifs précis : se différencier des concurrents, générer de l’engagement sur les réseaux sociaux, renforcer le lien affectif avec le public.

Et ce n’est pas parce qu’elle n’est pas coûteuse à mettre en place – après tout, il ne faut qu’un cerveau efficace, un graphiste, et des réseaux sociaux – que cette technique de communication est simple à mettre en place.

Comment faire du newsjacking ?

  • Il va déjà falloir avoir le nez sur l’actualité en permanence. Donc faire de la veille pour attraper la bonne actu sur laquelle vous pourrez vous exprimer, pour être ultra réactif en publication (ex. Netflix qui tweete “On avait mis notre toudoum trop fort” après une explosion entendue dans tout Paris). Cela implique un format de contenu diffusable très vite, d’où l’utilisation du tweet, de la story ou du post Instagram, etc. Il faut être là au bon moment.
  • et être là au bon moment, c’est avoir flairé la bonne actu sur laquelle rebondir avant que tout le monde ne se soit jeté dessus, et surtout ne pas arriver après la bataille, alors que le sujet sera dépassé. Le bon timing est vraiment important et implique beaucoup de choses d’un point de vue organisationnel, notamment que le/la community manager ou le service communication soit autonome. S’il doit faire valider à son N+1, +2, +3 avant de publier quoi que ce soit, vous serez dépassé.

La “no go zone” du newsjacking

Il faut donc faire vite, et évidemment, faire bien. Ne pas se précipiter et risquer un fatal bad buzz. Tout le monde ne peut pas se la jouer à la Leon Zitrone « qu’on parle de moi en bien ou en mal, peu importe. L’essentiel, c’est qu’on parle de moi ! »

Comme le newsjacking mise tout sur la spontanéité, il est nécessairement moins encadré, et présente donc plus de risques.

On va donc éviter de  s’attaquer à des actualités sensibles, dramatiques, négatives, sous peine de voir les gens se déchaîner, à juste titre, contre vous. Ex. avec l’incendie de Notre Dame : ce n’est pas le moment de faire la publicité de son système anti-incendie. Idem pour celui d’OVH à Strasbourg, ce n’est pas le moment de vanter la sécurité ou la redondance de vos serveurs.

Certains provoquent, flirtent avec la limite. Sur le fil, ils la titillent en faisant preuve d’une grande ironie (ou irrévérence, c’est selon votre point de vue). Par ex avec le loueur de voitures Sixt – « Faites comme Madame Bruni, optez pour un petit modèle français », ou avec François Hollande et son scooter) ou encore, Ryanair, avec (à nouveau) Nicolas Sarkozy et Carla Bruni (et qui a d’ailleurs été condamnée suite à une plainte du couple).

Dans tous les cas, se lancer dans le newsjacking doit être au service d’un réel objectif, plus grand que juste gagner des likes. Vous seriez partant pour votre comm ? Vous avez en tête une actualité sur laquelle vous auriez pu surfer ? Dites-nous quoi et comment sous le post de cet épisode sur Instagram, Facebook ou LinkedIn !

Photo by Obi Onyeador on Unsplash

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